Pollution de l’air : la Cour de justice de l’UE exige un réajustement des normes d’émissions de CO2

La pollution de l’air est, aujourd’hui, le plus grand risque environnemental pour la santé publique en Europe, mais les gouvernements ne parviennent pas à gérer correctement la crise, a estimé la Cour des comptes européenne. Reflétant les tendances actuelles, la majorité des émissions de polluants atmosphériques qui continuent de poser problème en France proviennent du secteur des transports. Cela, malgré des efforts importants pour maîtriser ces émissions.

La Cour de justice de l’UE hausse le ton

On estime que l’air toxique tue chaque année 400 000 Européens. Dans un audit, la Cour de justice de l’UE invite l’Europe à aligner sa législation sur les normes de l’OMS, qui sont au moins deux fois plus exigeantes en ce qui concerne les particules (PM2,5 et PM10) et six fois plus restrictives en matière de dioxyde de soufre (SO2).

Janusz Wojciechowski, responsable de l’audit, a qualifié d’inacceptable le taux de mortalité dû aux émissions toxiques dans l’air. « Nous avons une crise de santé publique en Europe à cause de la pollution de l’air. Un millier de décès en sont victimes chaque jour. Ce qui fait plus de 1% du total quotidien des décès dans l’UE. C’est 10 fois plus que le taux de mortalité par accident de la route. La pollution atmosphérique devrait être traitée comme une priorité par l’UE. Nous espérons que ce sera le cas au cours du prochain exercice financier« , a-t-il souligné.

Les auditeurs ont également observé des normes très divergentes pour les stations de surveillance de la pollution. L’une, à Ostrava, en République tchèque, n’a pas communiqué de données validées bien qu’elle ait dépassé 98 fois sa limite quotidienne de particules en 2015. Un autre, proche des bureaux de la Commission Européenne à Bruxelles, a été fermé pour cause de travaux et n’a jamais rouvert.

Premiers pas vers une transition écologique

Selon un rapport de la Commission Européenne, plus de 50% des émissions d’agents polluants tels que les oxydes d’azote ou le monoxyde de carbone proviennent des véhicules de transport routier. À Paris, environ 3 millions de voitures circulent chaque jour dans la capitale. La pollution qui en résulte provoque des problèmes de santé comme l’asthme et la toux chronique.

La France est également le premier émetteur de dioxines en Europe. Dans la lutte contre cette pollution, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) s’efforce de doter le pays d’un système de surveillance répondant aux exigences de la loi nationale sur la pollution de l’air. En plus de soutenir les investissements d’assainissement des processus industriels, l’Agence intensifie son action dans le secteur des transports. La démarche vise à modifier les comportements des individus en encourageant l’utilisation des transports publics et véhicules propres tels que les vélos à assistance électrique autonomes et autres.